Poésie:Karukéra, Blanc, Noir, Deux couleurs (Michel Ffrench)

Karukéra, Blanc, Noir, Deux couleurs

Mon frère, il est grand temps de tirer les leçons
Si nous voulons toujours vraiment cohabiter.
Ce n’est pas par la haine et les atrocités
Que nous pourrons tous deux sortir des tourbillons.

Modifier l’histoire ? Quelle affabulation !
Par contre, l’avenir peut être amélioré.
Que voulons-nous en faire ?
Et c’est la question clé.
Ensemble bâtissons la « Réconciliation ».

Sans perdre le passé, regardons l’avenir.
Donnons à nos poètes, écrivains, cinéastes.
Dépassant l’esclavage, un horizon plus vaste
Privilégiant le beau, le vrai, le devenir !

Il est temps, professeurs ! Revenez au civisme !
Dites le vari, le bien, laissez la politique.
La jeunesse a besoin de principes de vie
Bien plus que de combats, défilés, fanatisme !

Il est temps, nos élus ! Arrêtez les querelles.
Bien plus que d’élections, besoin se fait sentir
De réfléchir ensemble aux moyens d’en sortir.
L’heure est au consensus, accepté, fraternel.

C’est à vous peut-être qu’incombe le devoir
De rassembler tous ceux qui pensent Guadeloupe
En laissant de côté les idées de leur groupe,
La couleur de la peau, le degré du savoir.

Toi, l’île aux belles eaux, aujourd’hui ton image
De grève incessantes initiant vandalisme,
Ruine du patrimoine, expression du racisme,
Est indigne de nous, nous disant responsables.

Alors, tous rassemblés en vue de la moisson.
Ensemble, bâtissons la réconciliation.

Michel Ffrench (octobre 1999)